Arceo

Light Designer / Co-Scenographer




 

En latin ARCEO signifie à la fois «contenir», «enfermer» et «tenir écarté».
L’ambivalence de cette définition interroge...
Il va s’agir d’explorer son contenu, ses enjeux, ses frontières, à travers la construction d’une écriture dramatique, chorégraphique, sonore et musicale. Explorer l’enfermement mental autant que corporel, l’exclusion sociale autant que la folie.

Explorer la confusion, et l’impossibilité d’agir qui en découle, à partir d’un personnage féminin qui se débat au milieu d’individus incarnant tour à tour les rôles d’alliés et d’oppresseurs.
Dans cette optique, notre méthode va consister à jouer avec la répétition.
Répétition des gestes et des mots qui nous façonnent malgré nous, souvent à notre insu.
Répétition jusqu’à l’absurde : répéter pour ne plus signifier rien d’autre que l’action elle-même, que le geste brut. Stéréotypie.
Plus encore, nous tenterons, partant de situations anecdotiques et familières, et par le biais d’un jeu complexe de répétitions des gestes et des scènes, de saisir différentes formes d’enfermement et les modalités de pouvoir qui leur sont liées.
Nous réfléchirons notamment, en ce sens, autour des notions de contrôle et de discipline, c’est-à-dire des contraintes mentales et physiques, en tant qu’elles viennent progressivement déposséder le personnage principal de ses propres volontés comme de son propre corps (aliénation).
L’écriture chorégraphique, théâtrale, musicale et sonore, s’affinera au plateau par un travail à la fois individuel et collectif. Les musiciens tiendront en ce sens la même place que les danseurs. Leurs propositions respectives, théâtrales, chorégraphiques, sonores et musicales joueront en résonance et en dialogue constant.

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«L’histoire du corps, les historiens l’ont entamée depuis longtemps, ils ont étudié le corps dans le champ d’une démographie ou d’une pathologie historique; ils l’ont envisagé comme siège de besoins et d’appétits, comme lieu de processus physiologiques et de métabolismes, comme cible d’attaques microbiennes ou virales [...] Mais le corps est aussi directement plongé dans un champ politique; les rapports de pouvoir opèrent sur lui une prise immédiate; ils l’investissent, le marquent, le dressent, le supplicient, l’astreignent à des travaux, l’obligent à des cérémonies, exigent de lui des signes.»

Michel Foucault, Surveiller et punir

 «Nous entrons dans des sociétés de contrôle, qui fonctionnent […] par contrôle continu et communication instantanée. Burroughs en a commencé l’analyse. […] Ce qui se met progressivement en place, à tâtons, ce sont de nouveaux types de sanctions, d’éducation,
de soin. […] Face aux formes prochaines de contrôle incessant en milieu ouvert, il se peut  que les plus durs enfermements nous paraissent appartenir à un passé délicieux et bienveillant.»
« Dans un régime de contrôle, on en a jamais fini avec rien.»

Gilles Deleuze, Pourparlers, «Contrôl et Devenir »

L’ÉQUIPE

Écriture et mise en scène Géraldine Mercier / Dramaturgie Nacime Zemmel / Chorégraphie Julia Berrocal / Création sonore et musicale Claire Gapenne, Romain Simon, Julien Mélique, Simon Léopold, Hubert Barrion /  Création lumières Aurore Leduc / Création costumes Lika Guillemot / Scénographie Aurore Leduc, Lika Guillemot et Géraldine Mercier / Avec Julia Berrocal (Cathy), Claire Gapenne (Suzanne), Romain Simon (Capucin), Mickael Troivaux (Hervé Martin), Simon Léopold (Pierrot ) et Hubert Barrion (Klaus ).

Production Sociétés Accidentelles